mercredi 13 mars 2013

Les figures de style



Figures de style

accumulation/énumération

L'accumulation est une énumération de termes de même nature ou de même fonction. « Et là se fait entendre un perpétuel piétinement, caquètement, mugissement, beuglement, bêlement, meuglement, grondement, rognonnement, mâchonnement, broutement des moutons et des porcs et des vaches à la démarche pesante. »
(James Joyce, Ulysse)

acrostiche

L'acrostiche est une pièce de vers composée de telle sorte que les premières lettres de chaque vers mises bout à bout forment un mot, un nom ou une expression, que l'on peut lire verticalement. « Lettres ! Envoie aussi des lettres, ma chérie
On aime en recevoir dans notre artillerie
Une par jour au moins, une au moins, je t'en prie…
L'heure est venue, Adieu ! l'heure de ton départ
On va rentrer, il est neuf heures moins le quart
Une… deux… trois… Adieux Nîmes, dans le Gard. »
(Guillaume Apollinaire, « Adieu », Poèmes à Lou)

allégorie

L'allégorie utilise sur plusieurs vers un symbole, une personnification, une image pour définir une notion abstraite. « Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici […] »
(Charles Baudelaire, « Recueillement », les Fleurs du mal)

allitération

L'allitération est la répétition de consonnes qui crée un effet sonore évocateur. « Qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes. »
(Jean Racine, Andromaque)
allographe

L'allographe est la transcription phonétique d'un mot par d'autres mots. Robert Desnos appelle cela le « langage cuit ». « Seaux d'eau mégots morts » [= Sodome et Gomorrhe]
(Jacques Prévert, « Sceaux d’hommes égaux morts », la Pluie et le Beau Temps)

anacoluthe

L'anacoluthe se caractérise par une rupture de construction syntaxique à l'intérieur d'une phrase. « Le nez de Cléopâtre, s'il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. »
(Blaise Pascal, Pensées)

anadiplose

L'anadiplose est la répétition, en début de vers ou de phrase, du dernier mot du vers ou de la phrase précédente. « L'absence, c'est Dieu. Dieu, c'est la solitude des hommes. »
(Jean-Paul Sartre, le Diable et le Bon Dieu)

anagramme

L'anagramme est un mot qui se décompose en syllabes et donne naissance à d'autres mots. « GÉNIE – naît de la neige, son nid »
(Michel Leiris)

anaphore/épiphore

L'anaphore consiste à répéter un mot plusieurs fois (au moins trois fois), en début de vers. L'épiphore est également une répétition, mais placée en fin de vers. Cela permet non seulement d’accentuer l'idée du poète, mais aussi de donner une certaine musicalité au poème. « Ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole
Ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité
Ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel
Mais ceux sans qui la terre ne serait pas la terre. »
(Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal)
antanaclase/diaphore

L'antanaclase ou diaphore consiste à utiliser et à rapprocher deux sens distincts d'un même mot. « Le coeur a ses raisons, que la raison ne connaît point. »
(Blaise Pascal, Pensées)

antiphrase

L'antiphrase consiste à utiliser un mot, une phrase ou une expression détournés de leur sens ordinaire pour signifier, par ironie ou par euphémisme, le contraire de ce que l'on dit. « Bon appétit, messieurs ! – Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux !
 voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison ! »
(Victor Hugo, Ruy Blas)

anastrophe

L'anastrophe est une inversion de l'ordre des mots d'une phrase classique. « D'amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux.
Ou bien :
Vos yeux beaux d'amour me font, belle Marquise, mourir.
Ou bien :
Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d'amour me font.
Ou bien :
Me font vos yeux beaux mourir, belle Marquise, d'amour. »
(Molière, le Bourgeois gentilhomme)

antithèse

L'antithèse consiste à rapprocher deux expressions de sens contraire. « Tout lui plaît et déplaît, tout le choque et l'oblige. »
(Nicolas Boileau, les Satires)



antonomase

L'antonomase est l'utilisation d'un nom propre en nom commun et inversement. « Ah ! je suis le plus grand Nicomède qui soit tombé de la Lune. » (Honoré de Balzac, Modeste Mignon) ; « Quel don Juan ! » [= quel séducteur !]
apposition

L'apposition est un procédé qui met en parallèle deux termes sans mot de comparaison, grâce une virgule. « Les flots le long du bord glissent, vertes couleuvre […] ».
(Victor Hugo, « les Pauvres Gens », la Légende des siècles)

assonance

L'assonance est la répétition d'une ou plusieurs voyelles qui crée un effet sonore évocateur. « Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue et que j'aime et qui m'aime […] »
(Paul Verlaine, « Mon rêve familier », Poèmes saturnins)

asyndète/polysyndète

L'asyndète consiste à supprimer les mots de liaison entre plusieurs termes ou propositions pour créer un effet rhétorique.
La polysyndète au contraire multiplie les mots de liaison sans aucune nécessité. « La charité est cette clef. - Cette inspiration prouve que j'ai rêvé ! » [asyndète] ;
« Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux – Et je l’ai trouvée amère. – Et je l'ai injuriée. » [polysyndète]
(Arthur Rimbaud, « Prologue », Une saison en enfer)

calembour

Le calembour est un jeu de mots qui consiste à employer des mots homophones et de sens différents à des fins humoristiques. « Les miroirs feraient mieux de réfléchir un peu avant de renvoyer notre image. »
(Jean Cocteau, Essai de critique indirecte)

chiasme

Le chiasme consiste à créer une symétrie syntaxique ou lexicale tout en inversant l'ordre des termes de la première partie dans la seconde, afin de mettre en valeur une opposition ou un parallèlisme. La structure du chiasme peut se lire ABBA : « Il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger » (Molière). « Des cadavres dessous et dessus des fantômes »
(Victor Hugo, « le Cimetière d'Eylau », la Légende des siècles)



comparaison

La comparaison est un procédé qui met en parallèle deux termes au moyen d’une marque de comparaison (comme, tel, etc.). « La terre est bleue comme une orange »
(Paul Éluard, l'Amour la poésie)

contrepèterie

La contrepèterie consiste à inverser, le plus souvent avec humour, les lettres et/ou les syllabes de mots voisins, afin de reconstituer un nouvel ensemble de mots. « Il vaut mieux un tapis persan volé qu'un tapis volant percé. »
(René Goscinny, Astérix)

ellipse

L'ellipse est la suppression volontaire d'un mot grammaticalement nécessaire. « Je nommerai désert ce château que tu fus,
Nuit cette voix, absence ton visage »
(Yves Bonnefoy, « Vrai nom », Du mouvement et De l'immobilité de Douve)

euphémisme

L'euphémisme consiste à remplacer un mot ou une expression désagréable, triste ou pouvant choquer par un mot ou une expression plus facile à entendre. « Elle a vécu [= elle est morte], Myrto, la jeune Tarentine. »
(André Chénier,« la Jeune Tarentine », les Bucoliques)

gradation

La gradation se caractérise par une énumération de termes selon une progression croissante (gradation ascendante) ou décroissante (gradation descendante). « C'est un roc !… C'est un pic !… C'est un cap !… Que dis-je, c'est un cap ?… C'est une péninsule ! »
(Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)

 hypallage

L'hypallage consiste à relier à certains mots d'une phrase ce qui conviendrait de se rattacher à d'autres mots de cette même phrase. « Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire. »
(Alphonse de Lamartine, « l'Automne », Méditations poétiques)
hyperbole

L'hyperbole consiste à exagérer la réalité d'une chose. « Les flots couverts de morts interrompent leur course,
et le fleuve sanglant remonte vers sa source. »
(Voltaire, la Henriade)




interrogation oratoire

L'interrogation oratoire, ou fausse interrogation, donne une réponse dans la question posée. « Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ?
Que ce soit aux rives prochaines. »
(Jean de La Fontaine, « les Deux Pigeons », Fables)

litote

La litote consiste à atténuer la réalité d'une chose afin de l'exprimer d'une manière détournée. « Va, je ne te hais point »
(Pierre Corneille, le Cid)

métaphore

La métaphore est une comparaison elliptique (c’est-à-dire sans terme de comparaison). « Et tes mains feuilles de l’automne »
(Guillaume Apollinaire, « Marie », Alcools)

métonymie

La métonymie désigne quelque chose qui se trouve dans un rapport voisin avec ce que le mot signifie habituellement (on parle de contiguïté), c’est-à-dire :
le tout pour la partie (ameuter la ville = tous les habitants de la ville),
le contenant pour le contenu (boire un verre = le vin qu'il y a dans le verre),
la cause pour l'effet (aimer les gravures = aimer les dessins faits avec la technique de la gravure),
le symbole pour la réalité (la colombe = la paix), etc. « Rodrigue as-tu du cœur ? »
(Pierre Corneille, le Cid)
mot-valise

Le mot-valise est un mot inventé par l'auteur et qui réunit deux mots comportant des sonorités voisines. Il exprime ainsi en un seul mot deux idées. « Proême [prose + poème] »
(Francis Ponge, Proêmes)

oxymore

L’oxymore est une figure qui relie deux termes contradictoires. « Implacable, et tombait sur cette blancheur sombre. »
(Victor Hugo, « le Parricide », la Légende des siècles)

palindrome

Le palindrome peut se lire de gauche à droite et de droite à gauche. « Ésope reste ici et se repose. »
(anonyme) parallélisme Le parallélisme consiste à construire syntaxiquement de la même manière deux, voire plusieurs, unités syntaxiques ou phrases. « Le sable atteint les épaules, le sable atteint le cou ; la face seule est visible maintenant. La bouche crie, le sable l'emplit ; silence. Les yeux regardent encore, le sable les ferme ; nuit. »
(Victor Hugo, les Misérables)

paronomase

La paronomase consiste à rapprocher des paronymes, c'est-à-dire des mots aux sonorités proches et aux sens différents. Lingères légères
(Paul Éluard). périphrase La périphrase consiste à exprimer de manière détournée (souvent en plusieurs mots) quelque chose qui peut être dit de manière plus directe (souvent en un seul mot). « Vite, venez nous tendre ici dedans le conseiller des grâces. » [c'est-à-dire le miroir]
(Molière, les Précieuses ridicules)
personnification

La personnification est une figure qui consiste à attribuer à quelque chose d'inanimé (la forêt dans l'exemple joint) des actions, des caractères ou des sentiments humains. « Près d'une maison de soleil et de cheveux blancs une forêt se découvre des facultés de tendresse et un esprit sceptique. »
(Benjamin Péret, « les Jeunes Filles torturées », le Grand Jeu)

pléonasme/tautologie

Le pléonasme est la répétition redondante de la même information dans un même énoncé, comme dans la phrase « Je monte en haut ».
La tautologie, proche du pléonasme, est également une formulation redondante qui est toujours vraie, mais qui n'apporte aucune réelle information (« soit il vient, soit il ne vient pas »). « Je l'ai vu, dis-je, vu de mes propres yeux vu, Ce qu'on appelle vu. »
(Molière, Tartuffe)

prétérition

La prétérition consiste à dire quelque chose tout en annonçant que l'on ne va pas en parler. « Je ne vous dirai point qu'il commande au tonnerre, Qu'il fait enfler les mers, qu'il fait trembler la terre. »
(Pierre Corneille, l'Illusion comique) prosopopée La prosopopée consiste à faire parler des morts, des animaux ou des objets inanimés. « Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ; J'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ; Je hais le mouvement qui déplace les lignes, Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris. »
(Charles Baudelaire, « la Beauté », les Fleurs du mal)

répétition

La répétition consiste à reprendre le même mot ou la même phrase. L'anaphore, l'épiphore, l'antanaclase sont des variantes de la répétition, ainsi que le polyptote qui répète un même mot sous diverses formes grammaticales (aime, aimé, aimant, par exemple). « Oui je le lui rendrai, mais mourant, mais puni
Mais versant à ses yeux le sang qui m'a trahi. »
(Voltaire, la Henriade)

syllepse
La syllepse consiste en rhétorique à employer dans le même contexte un mot dans un sens propre et dans un sens figuré. En grammaire, il s'agit d'un accord fait selon le sens et non selon les règles.
DORANTE. - Comment se porte-t-elle ?
MADAME JOURDAIN.- Elle se porte sur ses deux jambes.
(Molière, le Bourgeois Gentilhomme)
syncope
La syncope consiste à supprimer une ou plusieurs lettres dans un mot. Proche, la crase élide plusieurs phonèmes, et contracte deux syllabes en une seule (Mame pour Madame, par exemple)
« Ça, ptite mère, répondit Gabriel qui avait de la vitesse dans la repartie, c'est Barbouze, un parfum de chez Fior. »
(Raymond Queneau, Zazie dans le métro)
synecdoque
La synecdoque est une métonymie qui désigne un lien d'inclusion, c’est-à-dire la partie pour le tout : les voiles = les navires.
« Enfin avec le flux nous fait voir trente voiles »
(Pierre Corneille, le Cid)
zeugme (zeugma)
Le zeugme associe deux termes de nature grammaticale distincte, en ne répétant pas le verbe ou l'adjectif commun pour le second terme.
« Tout jeune Napoléon était très maigre
et officier d'artillerie
plus tard il devint empereur
alors il prit du ventre et beaucoup de pays. »
(Jacques Prévert, « Composition française », Paroles)


Professeur Jean Pierre ANTOINE    



Modèl analiz


Fakilte Lengwistik Aplike
Inivèsite Leta Ayiti
Analiz tèks kreyol

Plan pou analize yon tèks

A – Aspè semyotik
  1. Prezantasyon tèks la
-          Non otè a, gwoup la oubyen chantè a
-          Tit tèks la
-          Karyè otè a
-          Ane tèks la sòti
-          Nonm paragraf, kantite liy
-          Sou konbyen kolòn tèks la prezante
  1. Kondisyon reyalizasyon tèks la

B – Aspè lengwistik
  1. Fonetik-fonoloji : Asonans, Aliterasyon
  2. Mòfosentaks :
-          tip / fòm fraz yo
-          vèb : mòd, tan
-          mo lyezon
-          pwosede repriz : pwonon, repetisyon, repriz ki fèt ak anafò oubyen katafò



C- Aspè leksiko-semantik
  1. Chan leksikal / chan semantik
Denotasyon / konotasyon
  1. Vokabilè ki make jijman, opinyon ak santiman
-          Figi estil


D- Aspè sosyolengwistk
-          Rejis / nivo lang
-          Kategori sosyal
-          Entèferans leksikal
-          Eslogan alamòd

E- Opinyon pèsonèl aprè analiz
  1. Enpòtans tèks la
  2. Nivo didaktik tèks la
  3. Nivo kritik tèks la










Nou pap dòmi bliye
I.
Nou pap dòmi bliye
Tout nèg ki te tonbe
Nan chen manje chen
Kote libète
Tounen flè sonje
Nan koze malere.

Si nou vanse devan,
Se devan pou n rete.
Rale kò n dèyè,
Se vole gadyè.
Nou vanse devan
Pou n pa manje sote.

Dèyè mòn gen mòn
K ape
Kanpe pi wo.
Dèyè mòn gen mòn 
Boujwa anba pye
Malere.

II.
Gade solèy nan je,
Se plezi neg ki brav.
Kout zam ap tire,
Mache tèt bese
Se viv pitiman
Vlope nan rad kapon.

Foul moun te rasanble
Lè Peral t ap goumen
Pou n pat rete
Bouki dan griyen
Ak yon Ayiti
Rad chire, toutouni.

Dèyè mòn gen mòn
K ap
Kanpe pi wo.
Dèyè mòn gen mòn.
Boujwa anba pye
Malere.

III.
Yon jou nèg va kanpe
Pou yo ka jwenn yon jan
Pou ti Jan manje
San gwo Jan pa di
Taks sou pitimi
Kouray o vye nèg yo

Jodi a, se twòkèt
Men li deja twò lou
Gwo chay la dèyè,
Nou bezwen ponyèt
Pou ride n leve
Yon biskèt tonbe.

Boujwa anba pye
Malere.

                        



Sou yon mizik Atis Endepandan
1971
 pp. 14-15
 Georges Castera, fils
Editions: Idées Nouvelles, Idées Prolétariennes, Port-au-Prince, Haïti, 1978, 1998.











Modèl analiz
Plan travay
A-    Aspè semyotik
1.      Prezantasyon tèks la
Tit tèks la se « Nou pap dòmi bliye », moun ki ekri li a rele Georges Castera, fils (Jòj Kastra). Se yon pwezi ki soti nan yon rekèy ki rele « Sou yon mizik atis endepandan ». Nou jwenn tèks la nan paj 14-15. Rekèy tèks sa a soti pou premye fwa nan lane 1971. Gen de (2) lòt edisyon ki te soti aprè an 1978 ak 1998 nan Idées Nouvelles, Idées Prolétariennes nan Pòtoprens ann Ayiti.
Tèks la genyen 10 pati ladann, tit la plis 9 paragraf. Pou 9 paragraf yo, nou jwenn uit (8) sizen ak youn ki gen yon distik. Li gen 3 estwòf, chak estwòf gen 3 paragraf. Tèks la genyen 50 liy. Antou nou jwenn 14 fraz nan tèks la ki genyen 25 vèb ladan yo.   
2.      Kondisyon reyalizasyon tèks la
Jòj Kastra ekri nan bi pou li bay moun ki pa gen ni rele, ki pa gen ni reponn yo yon espwa kote tout bagay ka chanje nan peyi isit. Paske lè nou sonje jan de seri de moun te goumen pou nou pat tonbe nan sa nou ye la, gen avni toujou. Tèks la anglobe 3 aspè : sosyal, politik ak ekonomik. Li pale de lavi yon seri male ki ap mennen nan yon peyi enstab pilitikman, kote, finansyèman lajan an mal pataje. Gen moun ki ap jete manje alògen lòt ki pa ka manje. Dwa pitit Sòyèt yo pa respekte, alò li lè li tan pou gen yon leve kanpe pou sa chanje.   
  
B-     Aspè lengwistik
1.      Fonetik-Fonoloji : asonans, aliterasyon
Lè nou analize tèks la, nou wè otè a pa mete anpil rim ladann. Nou relve yon bon kou asonans ak aliterasyon. Gen kèk varyasyon tou nan lang nan. M’ap pran de egzanp pou varyasyon an. « Gadyè », nan lang estanda a, se gagè yo di. Epi nou jwenn « ride », nan kreyòl estanda se ede nou genyen.
Ann analize fraz sa yo :
1)      Si nou vanse devan se devan pou n rete.
Pou asonans : an, e.
Pou aliterasyon : s, v.


2)    Nou pap dòmi bliye tout nèg ki te tonbe nan chen manje chen kote libète tounen flè sonje nan koze malere.
Pou asonans : ou, i, e, è, an, en.
Pou aliterasyon : n, m, l, t, m, k.

2.      Mòfosentaks
a)      tip fraz yo : tèks la gen yon sèl kategori fraz ki regwoupe yo nan tip fraz deklaratif, paske otè a te ap devlope yon pwen enpòtan epi ki chita sou baz deklarasyon.
Nou ap pran 3 egzanp nan tèks la :
1.      Dèyè mòn gen mòn k’ap kanpe piwo.
2.      Mache tèt bese se viv pitiman, vlope nan rad kapon.
3.      Nou bezwen ponyèt pou ride n’ leve yon biskèt tonbe.
b)   fòm fraz yo : nan tèks la majorite fraz yo ale nan gwoup fraz afimatif. Se yon bann fraz ki pote yon pakèt enfòmasyon pozitif, nou te ka ekri tout fraz sa yo, kòm nou byen konnen yo, nou ap pran 2 egzanp :
1.      Boujwa anba pye malere.
2.      Jodi a se twòkèt men li  deja twò lou, gwo chay la dèyè.
Nan fòm negatif, nou jwenn :
1.      Nou p’ap dòmi bliye.
2.      Pou n’ pa manje sote.
3.      Pou n’ pa t’ rete Bouki dan griyen.
4.      San gwo Jan pa di taks sou  pitimi.
Gen yon fraz anfatik, kote otè a mete anfaz sou kòmansman mizè nou :
Egzanp : Jodi a, se twòkèt men li deja twò lou.
  
c)      vèb : mòd, tan : nan tèks la gen 25 vèb ki konjige ak mòd endikatif.
-          Pami yo nou jwenn 2 ki nan tan pase avèk yon aspè akonpli : « te tonbe », nou jwenn nan 25 èm liy lan.
-          Nou jwenn 2 ki nan tan fiti; se « va kanpe » nou jwenn nan 37 èm liy lan ki se yon fiti pwòch avèk yon aspè iminan. Dezyèm nan se « ka jwenn ».
-          Rès 21 yo nan tan prezan.

d)     mo lyezon : nou jwenn 5 nan tèks la : kote, pou, ak, si, men.
e)      pwosede repriz : pwonon, repetisyon, repriz ki fèt ak anafò oubyen katafò
pwonon anaforik : Nou pap jan dòmi bliye
                              Si nou vanse devan

C-    Aspè leksiko-semantik
1.      Chan leksikal : Libète
Nèg tonbe – vanse – devan – mòn – anba pye – gade solèy – brav – zam – tire – goumen – Ayiti – kouray – ponyèt – ride – leve.
 Chan semantik : toutouni  - bouki – Tijan – vye nèg yo.
Denotasyon / konotasyon
Tonbe
Sans denote : se lè pye yon moun chape epi li atè.
Sans konote : mouri (nèg ki te tonbe).

Sans denote : aspè, aparans fizik yon moun.
Sans konote : pa patisipe ankò nan bagay ou te konn patisipe anvan (rale kò n’ dèyè).

Mòn
Sans denote : yon pati tè ki pi wo pase sa ki antoure l’ yo.
Sans konote : aprè yon difikilte se yon lòt.


Kanpe
Sans denote : lè moun sou de (2) pye yo nan yon pozisyon estab.
Sans konote : difikilte ki pi rèd toujou pase sa w te gen anvan an (mòn k’ap kanpe pi wo).

Pye
Sans denote : manm enferyè yon moun. Li sèvi pou mache, kouri…
Sans konote : li refere ak dominasyon nan kontèks sa (boujwa anba pye malere).

Ti Jan
Sans denote : non yon moun.
Sans konote : malere (pou ka jwenn yon jan pou Ti Jan manje).

Gwo Jan
Sans denote : non yon moun.
Sans konote : boujwa (san Gwo Jan pa di taks sou pitimi.

Twòkèt
Sans denote : moso twal ki sèvi pou sipòte yon chay yon moun ap pote sou tèt li.
Sans konote : kòmansman pwoblèm yo (jodi a se twòkèt la).

Chay
Sans denote : yon kantite bagay ki gen pwa.
Sans konote : pwoblèm pi rèd toujou gen pou vini (chay la dèyè).



Ponyèt
Sans denote : pati nan manm siperyè moun.
Sans konote : moun ki pou mete avè n’ pou n’ reyalize yon bagay (nou bezwen ponyèt pou ride n’ leve).

Biskèt
Sans denote : zo plat ki plase nan mitan epi davan kòtòf lestomak la.
Sans konote : ede n’ chanje yon sitiyasyon (ride n’ leve yon biskèt tonbe).

2.    Vokabilè ki make jijman, opinyon ak santiman : ak yon Ayiti rad chire, toutouni. Libète tounen flè sonje nan koze malere. Si nou vanse devan se devan pou n’ rete. Boujwa anba pye malere. Se plezi moun ki brav. Se viv pitiman.

-          Figi estil : tèks la chaje ak figi estil ou retorik ladan li.
Nou jwenn 3 metafò :
1.      Youn nan premye paragraf la : libète tounen flè sonje.
2.      Nan dezyèm nan gen youn tou : rale kò dèyè se vole gadyè.
3.      Ak youn nan katriyèm nan : gade solèy nan je se plezi

Gen 3 pèsonifikasyon :
1.      Nan 3èm paragraf la : gen mòn k’ap kanpe.
2.      Nan 5èm paragraf la : Ayiti rad chire, toutouni.
3.      Nan 4èm paragraf la : gade solèy nan je.

Yon alegori nan 3èm liy lan : chen manje chen.
Yon efemis nan 2èm liy lan : nèg ki te tonbe.
Yon pleyonas aksetab nan 7èm liy lan : vanse devan.
Yon litòt nan premye liy lan : nou pap dòmi bliye.
Yon paradòks nan trèzyèm liy lan : dèyè mòn gen mòn.


D-    Aspè sosyolengwistik
-          Rejis / nivo lang : popilè
-          Kategori sosyal : tèks la ekri nan enterè klas popilè a. otè a pran defans moun ki nan klas anba yo, malere yo.
-          Entèferans leksikal : otè a itlize mo kreyòl sèlman. Tèks la pa gen entèferans.
-          Eslogan alamòd : dèyè mòn gen mòn – se twòkèt la chay la dèyè


E-     Opinyon pèsonèl aprè analiz
1)   Enpòtans tèks la : tèks la enpòtan pou sansibilize oubyen fè pran konsyans sou reyalite mas pèp la. Pou fè konprann tout pouvwa pa dwe rete sèlman nan men klas anwo a paske se malere yo ki te goumen pou libète. Yo pa dwe fè bak men si yo vanse devan, devan pou yo rete.
2)   Nivo didaktik tèks la : yo ka itilize tèks sa nan literati tankou nan syans sosyal pou domèn lekòl. Yo ka bay elèv etidye oubyen analize reyalite sosyete a sou baz sa ki di ladan l’ yo.
3)   Nivo kritik tèks la : malgre tèks sa se yon powèm ki fèt san rim, paske yon powèm pa oblije gen rim ladan n’, men mwen remake Jòj Kastra te fè tantativ vèsifikasyon ki pat rive respekte. Li kenbe yon nonm pye ki pontyèl,sètadi 6 liy. Sepandan te gen ase mo lyezon nan tèks la, men li te ranpli ak figi estil, konotasyon elatriye. Tit tèks la pa te vrèman eksprime fen tèks la, men sa ki di nan fen an se rezilta, se konsekans aplikasyon tit la.

Pwofesè : Jean Pierre ANTOINE